Le mercredi 9 juillet, je
ressors à nouveau de l’hôpital. Cette fois, je suis anxieuse voire paniquée. Je
ne veux pas revivre la même chose que dimanche !!!
Sous les conseils de
maman, je prends du Rescue en fleur de Bach. Ça m'apaise... un peu.
J'ose à peine enlever mon soutien... Juste pour changer le pansement
de la cicatrice.
Je téléphone à ma
psychologue aussi. J'ai besoin de poser mes paquets. Elle me
conseille de tout doucement me réapproprier mon corps. Quitte à le
faire avec quelqu'un. Pour que je puisse me rendre compte si mon sein
est « normal », si il gonfle ou si quelque chose d'autre
d'anormal pourrait apparaître. Elle me conseille de regarder,
sentir, observer.
En réflexion, je décide
de photographier, tous les jours, mes seins. J'ai plus facile de les
observer sur photos que dans le vrai miroir... Et de jours en jours,
je vois ma poitrine évoluer... Du jaune s'étend partout
d'abord... Puis des taches noires... Petit à petit, les couleurs
s'estompent. Le pansement n'a plus lieu d'être... Je commence à
observer la cicatrice. Qui passe de noire à, de jour en jour, de
plus en plus fine et plus discrète.
Le vendredi 11 juillet,
les enfants reviennent. Ils ont passé 10 jours en camp louveteaux...
Et sont aussi fatigués que moi. Ça tombe bien. Nous pouvons nous
reposer tous ensemble.
Le lundi, nous passons
tous l'après midi sur le bateau d'Albert. Nous recevons des nez
rouges de la part de son voisin. A mettre dans les moments
difficiles.
Le mardi soir, j'ai
rendez vous avec le chirurgien. La visite post-opératoire. S'il n'y
avait pas eu cette hémorragie, cette visite serait déjà passée
depuis une semaine...
Le chirurgien me
fait lever les bras, regarde l'état de mon sein. Il dit qu'il est
content parce qu'il avait peur que l'hémorragie ait déformé le
tout. Mais ça va. Il dit aussi qu'il ne comprend pas ce qui s'est
passé. C'est quelque chose qui n'arrive jamais !
Je lui demande combien de
temps faut il pour être certain que ce soit vraiment bien
cicatrisé ? Il ne sait pas vraiment répondre...
Il explique que
l'opération (la première) s'est bien passée. Il a enlevé le
nodule en son entier, qu'il était temps parce qu'il y avait des
extensions qui approchaient de très près le bord de la zone
délimitée, qu'il a enlevé sept ganglions sous le bras et qu'ils
étaient sains.
Il conclu que je suis
guérie. Je n'ai plus de cancer ! Je n'ai plus qu'à revoir
l'oncologue dans les deux semaines pour voir la suite.
J'en sors soulagée. Je
suis très très très contente. Et tout d'un coup, comme si tout était lié, je sens que je peux mieux bouger mon bras ! Je me sens
légère !
Trois jours plus tard,
j'ose les retrouvailles avec mon accordéon !
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