Ce blog est une histoire, mon histoire. Il est aussi ma manière d'apprivoiser ce qui m'arrive actuellement.

Si vous arrivez en cours de route, je vous conseille de commencer par le tout début, comme dans toute histoire...
Personnellement, je n'en connais pas encore la fin!

Si vous êtes déjà venu, vous pouvez faire votre choix dans "Le récit pas à pas".

jeudi 28 août 2014

Journée hospitalière

Le mercredi 18 juin, j'arrive à la clinique dans la matinée. Je dois y passer une batterie de tests en vue de l'opération qui enlèvera la tumeur dans le sein. 

Je commence par avaler une solution hyper salée cul sec... et qui, par la suite, comme une compensation, me laissera une impression de sucré à ma propre salive. De l'iode. Ensuite, une infirmière m'injecte un produit radioactif. Elle me dit que je dois boire un litre voire un peu plus et aller uriner souvent pour que l'isotope ne se coince pas dans les reins et qu'il se fixe bien sur mes os.

Entre temps, je vais faire une radio des poumons et une échographie de l'abdomen. Le foie, les reins, le pancréas n'ont rien. Les poumons non plus. Ouf, c'est déjà ça !

Après le dîner, nous (Albert et moi) attendons que le temps passe, au soleil, sur la terrasse... Et puis, il est déjà temps de faire la scintigraphie osseuse.

L'infirmière me couche sur une table étroite. Elle me dit que je ne dois pas bouger d'un poil. Elle règle la machine, un genre d'écran plat horizontal à quelques centimètres à peine de mon nez. Et puis elle part. J'entends de la musique. Comme pour passer le temps. J'écoute. Du classique suivi de chansons suivi d'orgue de barbarie... Je me laisse aller, je me détends. La machine, l'air de rien, avance tout doucement vers mes pieds. De temps en temps, l'infirmière vient voir si tout va bien.

Après l'examen, nous rentrons dans le cabinet du médecin. Il me montre des clichés de mon squelette en son entier. C'est assez bizarre comme sensation de me dire que ce qu'il a devant lui, c'est ce qu'il y a en dedans moi. Il affirme qu'il ne voit absolument rien d'anormal. J'ai un squelette absolument « sain ». Cette nouvelle est aussi rassurante !

Je revois l'oncologue. Elle a reçu le reste des résultats de la biopsie et ceux de la journée aussi ! Me voilà maintenant avec tous les éléments en main :
  • la taille est juste assez pour ne pas s'inquiéter
  • le cancer est classé grade III . Quand on sait que le grade IV est le plus important, que le grade I est très doux...
  • les ganglions sentinelles sont les seuls dont on tiendra compte au moment de l'opération seulement.
  • Mon cancer est « réceptif » aux hormones. J'aurai droit, du coup, à des hormones pendant plusieurs années. Cette nouvelle ne me réjouis pas, moi qui, depuis longtemps maintenant, ai banni toute hormone artificielle !
  • La vitesse de croissance du cancer est de 15%. Là, je ne sais pas trop à quoi ça correspond. Je comprends juste que c'est plus ou moins bien.
  • Et en même temps, ça n'est pas si bien que ça parce que sur les cellules « cancéreuses », il y a le gène "R2D2" qui est un « accélérateur » de cancer et qui est présent chez moi. A cause de ce R2D2, je vais devoir faire de la chimiothérapie et de la biothérapie... L'oncologue me prévient que pour la chimio, lors de l'opération, on installera un « portacath », un petit appareil directement relié à une veine pour faciliter les traitements. Elle me montre un de ces monstrueux appareils qu'on me glissera sous la peau. J'en frémis d'avance.

Je demande comment est l'intérieur d'un sein. J'ai besoin d'avoir des réponses claires et précises. Qu'est ce qui va m'arriver? L'oncologue me montre du mieux qu'elle peut avec des schémas,

Je vais voir l'infirmière « coordinatrice » et je lui demande si elle n'a pas un support, un livre ou quelque chose comme ça pour annoncer la nouvelle aux enfants. Ils reviendront vendredi et je ne sais pas du tout comment aborder le sujet. Nous discutons un peu, elle me prête un livre. Je le lis pour moi même et j'en ai les larmes aux yeux... L'histoire me touche beaucoup. Je m'y vois, j'ai peur pour moi, pour les enfants...

Après cette journée « hospitalière », j'ai besoin de me changer les idées, de décompresser. Nous avions prévu le coup : nous avions pris les instruments dans la voiture. Nous voilà donc en route pour le Merle Café... où nous nous étions rencontré Albert et moi ! Et je me réconcilie avec le monde extérieur avec mon accordéon dans les bras !!!

Photo: Patrick Marin

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