Ce blog est une histoire, mon histoire. Il est aussi ma manière d'apprivoiser ce qui m'arrive actuellement.

Si vous arrivez en cours de route, je vous conseille de commencer par le tout début, comme dans toute histoire...
Personnellement, je n'en connais pas encore la fin!

Si vous êtes déjà venu, vous pouvez faire votre choix dans "Le récit pas à pas".

vendredi 2 janvier 2015

Ras-le-bol!

Le lâcher prise c'est terriblement difficile.

Le week-end du 20 septembre, une semaine après la troisième chimio, je me regarde dans les miroirs... Je ne me reconnais plus. Je me trouve pâle. Je suis sans énergie... Je voudrais arrêter les traitements. Je pleure. Beaucoup... J'ai des nausées. Tout le temps. Je suis lourde, je n'arrive pas à m'extirper de cet état et j'en suis contrariée. Je ne supporte plus qu'on face quelque allusion aux traitements. Tout ce qui me rappelle ces traitements me donne la nausée. Y compris les odeurs de soupe et le thé dont j'étais si férue avant. Quand je mange, j'ai comme une enclume qui me tombe sur l'estomac...

Après quelques jours de morosité, de déprime, je me rends compte que mon image a changé : je suis en train de perdre les cils... J'ai un regard de « femme malade ». Et ça aussi, ça me donne la nausée. J'arrive à avoir un rendez-vous au centre de bien être rattaché au service « oncologie » de l'hôpital pour le lendemain. Un rendez-vous presque raté à cause d'une sieste dont je n'aurais pas pu me passer. Heureusement, l'esthéticienne veut bien me prendre « en vitesse ». Elle me maquille, me donne quelques conseils et nous reprenons rendez vous pour une vraie séance soin du visage plus tard.
Quand la fatigue me tombe dessus, d'un coup comme ça, j'attrape mal aux dos, mal à la tête, mal partout. Je suis obligée de me coucher pour me sentir un peu mieux. C'est juste un besoin urgent. Comme un pipi pressé. Sauf qu'ici, on parle de sommeil.

Je me dit aussi que j'ai besoin d'aide. J'ai besoin d'être re-boostée. J'ai besoin de savoir comment les autres font pour continuer ces traitements sans baisser les bras. J'ai besoin de ne pas être seule sur ma planète. J'en ai marre des traitements, j'ai envie que tout ça soit derrière moi.


J'envoie un mail à Sylvie, une amie qui est passée par là il y a quelques années. Je lui dit que je n'en peux plus. Je lui écris que je cherche un groupe de parole.
Elle me répond en me conseillant plusieurs associations : « Au sein des femmes », « Vivre comme avant », « La fondation du cancer ». Elle me parle aussi du programme « Raviva » qui permet de faire du yoga, de l'aquagym ou autre sport adapté avec des personnes qui sont passées par les traitements aussi.
Je téléphone à « Vivre comme avant » et j'apprends qu'un groupe de parole est organisé le 2 octobre. Le seul hic, c'est que c'est à Chimay. Je n'ai peur de rien. Je m'inscris.

J'ai une psy. Ma « coach personnelle » depuis un bon moment. Je parle avec elle de ce découragement, de ces nausées... De fil en aiguille, nous arrivons à la conclusion que la chimio me fait perdre ma féminité et tout ce qui la représente : les cheveux, les cils, les poils pubiens, mes « lunes », mes activités,... Elle me conseille de « cloisonner » la chimio : par exemple de manger et boire quelque chose que je n'apprécie pas trop pendant. Pour ne pas être dégoûtée après. Ou, si jamais je le suis, pour que ça ne porte pas à conséquence dans ma vie de tous les jours.
Elle me conseille aussi de voir par petites étapes plutôt que tout d'un gros bloc. Un jour après l'autre, une étape à la fois.

Le 2 octobre, je ne vais pas au groupe de parole : je ne me sens pas la force de conduire un aller et un retour jusque là-bas. Je suis déçue. Je suis fâchée aussi. Mais je reste prudente en ne m'aventurant pas comme ça...
Je trouve un autre groupe de parole, à Namur, à la clinique Sainte Élisabeth même, mais ce sera après ma prochaine chimio. J'aurais voulu avant... pour mieux l’appréhender. Tant pis. Lâcher prise obligé, encore une fois...

Le 4 octobre, en faisant un tour sur facebook, j'y apprends que Sarah avec qui j'étais en formation avant ce "cancer", démarre son projet de maraîchage. Je fonds en larme. Oui, je suis contente pour Sarah, bien sûr ! Mais son projet me renvoie à ma situation... Je ne suis plus nulle part. J'ai été stoppée net dans mon élan, dans mes contacts, dans mes démarches... Et je suis en peine.

J'ai aussi quelques bons moments : la récolte de potimarrons et courgettes dans le potager dont je me suis très peu occupée... Des cours de dessin qui me permettent de rentrer dans ma bulle, de tester des nuances de gris...



Et puis, voilà que je demande autre chose à Albert : qu'il m'apprenne à réparer les accordéons. Il est facteur d'orgue de Barbarie, vous l'avais-je dit ? Nous réaménageons mon chez moi pour pouvoir y installer un petit atelier qui servira dans les jours, semaines, mois à venir...


La route est sinueuse...


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