Entre deux

La semaine suivante, je ne vais pas au Moulin du Wez. J'ai un rhume... Et il me prend pas mal d'énergie. Je ne me sens pas de faire la route. Je suis déçue : je me faisais une joie d'y aller et de renouer avec ma formation.

J'ai, certains jours, un coup de fatigue qui me tombe dessus sans crier gare. Je suis bien, j'ai l'air bien. Et dix minutes après, il faut que j'aille me coucher pour quelques heures... Sans autre explication. Quand, d'un coup, le monde entier devient lourd, mes yeux se ferment et je n'en peux plus! Quelle drôle de sensation...

J'écris. J'écris ce blog et pour le faire bien, je relis « mon cahier intime »... Dans celui-ci, j'ai noté que si je ne reprenais pas la formation en septembre, je m'inscrirais à un cours de dessin. Sitôt dit, sitôt fait. Me voilà à l'Académie des Beaux-Arts... J'y vois un prof, un autre. Je discute et je décide de rester le mercredi 10 pour tester. Le lendemain, je vais voir un troisième prof. Et je fais mon choix : me voilà inscrite.

En moi, les changements continuent... J'ai « un goût » permanent dans la bouche. Mon « sale » goût. Comme quelqu'un qui ne se serait pas brossé les dents depuis plusieurs jours. Ce goût me dégoûte et je ne sais rien y faire...

Un jour, nous décidons d'ouvrir une bière, Albert et moi. Juste tremper mes lèvres dans la mousse est déjà trop. Je ne supporte pas. J'en ai la nausée.

Je ne comprends plus rien non plus à mon cycle... 
Je n'ai jamais eu d'affinités avec la contraception orale... Après une grossesse extra-utérine avec un stérilet, j'ai testé l'anneau vaginal. Je dois dire que pour la contraception, ça marche terriblement bien, mais au dépend de la libido. J'ai donc continué de chercher et j'ai trouvé le planning familial naturel qui se base sur l'observation du cycle (la température, l'observation des glaires et du col) pour définir les moments fertiles et les moments "sûrs". Au fil du temps, ces observations m'ont permises de mieux me connaître dans mon propre corps de femme, d'accepter ses différences entre le début et la fin du cycle... Avec ces observations je savais dire exactement où j'en étais. Maintenant, je ne retrouve plus rien. Tous mes repères sont faussés. Même ma « lune » n'est plus pareille. Sans fin, hémorragique... Elle m'épuise. Je ne me retrouve plus dans mon corps de femme.

J'ai des visites aussi. De celles qui me font très plaisir. Par exemple mon parrain qui vient passer quelques heures pour faire de la musique ensemble... Ma voisine qui m'invite à son anniversaire... Un ami qui vient prendre des nouvelles et m'en apporter du Domaine des Balmettes, là où je pensais prendre une semaine pour aller faire les vendanges... (J'espère que je pourrai y aller l'année prochaine!)

Et puis, il y a la traditionnelle soirée pour remercier les bénévoles du festival de Liberchies du mois de mai... J'y vais. Je retrouve les autres, l'équipe organisatrice. Nous papotons. De tout, de rien, ça me fait du bien de ne pas "tout" lâcher.

Albert m'emmène à gauche, à droite aussi. Je me laisse emmener. Notamment pour écouter des chansons de Brel et Piaf lors de la remise de la gaillarde d'argent à Namur.

Côté moral, je me sens fragile. Par moment triste... Plutôt démoralisée. Et je n'arrive pas à l'expliquer.

Par moment, je suis juste bien... J'oscille... Et je pense le moins possible aux lendemains.

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